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Roi de rien (Version acoustique)

by Michel Rivard

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    Voici la version acoustique gratuite de l'album "Roi de rien". Si vous aimez ce que vous entendez, vous pouvez vous procurer la version studio officielle en cliquant sur le lien Bitly que vous trouverez sous ma photo...
    Purchasable with gift card

     

1.
j’ai un char un vieux char qui n’a plus de roues je m’en sers encore pour rester chez nous je vis d’une ville pleine de trous dedans comme dehors tu peux lire mon histoire dans les craques du trottoir j’ai un oiseau qui a perdu son nid mais qui chante tous les soirs dans mon lit j’ai un cadran qui manque une main mais qui m’avertit quand on est demain oh! j’suis bien j’suis roi de rien ni sujet ni souverain pas de sang sur les mains que j’suis bien j’suis roi de rien j’ai un radio qui est tout en bois mais qui manque le courant j’y écoute le silence quand il a le temps par la fenêtre de la cuisine je vois tomber la vie pis je peux compter les gouttes quand je m’ennuie je traîne un vieux lion qui n’a plus de dents mais qui valse au bonheur des passants j’ai un bateau qui prend pas l’eau mais qui aime le gin sans glace ni eau… oh! j’suis bien j’suis roi de rien ni sujet ni souverain pas de sang sur les mains que j’suis bien j’suis roi de rien
2.
tu regardes flotter les nuages dans ta tasse en styromousse ton café goûte le bâton la vie est douce à montréal la chanteuse en fait des tonnes pour capter ton attention baisse le volume ou sors du char la vie est courte fais-toi pas mal le vieux port est inondé d’un gros soleil de bout du monde partirais-tu? aurais-tu l’guts qu’est-ce qui te retient à montréal? tu regardes valser les mouettes sur un ciel en papier bleu un beau portrait pour les touristes qu’est-ce qu’on vient faire à montréal? toi c’est sûr t’es venu pour elle ‘est tellement belle en uniforme elle sent le savon pis la famille les rêves de fille à ville laval mais toi pis elle c’est pas possible y’a comme une tache qui revient tout l’temps oublie le printemps oublie la ville la vue est plate change de canal tu regardes le pont à l’horizon comment ça fait pour tenir tout seul? ça prend du fer pis des millions pis toi t’as rien faque ferme ta yeule toi t’as rien sauf tout ton temps pis tu te débrouilles avec tes mains t’aimes le bois t’aimes le silence pis t’aimes son corps en queue-de-cheval tes doigts écrasent le styromousse qu’on peut même pas récupérer un goût amer dans le fond de la bouche une vague de blues artisanal tu tiens le volant comme à ta vie t’as des secousses dans’ transmission mais la chanteuse est endormie quel temps y fait à roberval? tu revois ton père en boisson t’entends ta mère qui rit aux larmes ta collection de petites machines ta photo de classe ton gant ta balle la semaine passée sur le trottoir t’as lu un prénom dans le ciment y’a des souvenirs qui ont la vie dure comme les briques rouges de montréal
3.
mélodie tu m’as soufflé dans l’oreille pis je t’ai suivie j’avais quinze ans et demi on a dansé collé j’ai pas dormi de la nuit mélodie sur une toune de dylan on s’est compris blowin’ in the wind sur mon transistor sony par peter paul and mary mélodie t’es brune pis t’es rousse pis t’es blonde aussi t’es belle pis t’es douce tu brailles pis tu ris tu viens pis tu te pousses pis moi sans répit je te poursuis oh ma mélodie mélodie j’ai appris un métier pour t’oublier pis là je me suis marié pis là j’ai eu des petits c’est eux autres ma vie mais chaque nuit je t’entends chanter ma mélodie mélodie t’es brune pis t’es rousse pis t’es blonde aussi t’es belle pis t’es lousse tu brailles pis tu ris tu reviens pis tu te pousses pis moi sans répit je te poursuis oh ma mélodie mélodie un accord de guitare pis je t’ai suivie j’avais quinze ans et demi on a dansé collé pis je m’en suis jamais remis
4.
je marche avec en laisse le souvenir de mon chien tous mes changements d’adresse et tous mes lieux communs le kid au coin d’la rue c’est moi quand j’étais petit pas sûr qu’il m’a reconnu quand je lui ai dit «merci» la ville sent bon la neige le ciel est sans tracas on dit que le temps s’abrège mais j’m’en fais pas demain n’est jamais celui qu’on pense demain n’est jamais celui qu’on pense pourquoi tu m’as souri? t’étais pas bien toute seule? qu’est-ce tu lui trouves ma gueule dis-moi qu’est-ce qui t’a pris? moi le cerf fébrile et toi la biche effarouchée la nuit était fragile le ciel nous a touchés décembre est une promesse la rue met ses couleurs on dit que l’amour blesse ça me fait pas peur demain n’est jamais celui qu’on pense demain n’est jamais celui qu’on pense et on avance la vieille dame fatiguée cherche quelque chose et chaque pas qu’elle pose est une éternité mais nos regards se croisent en sourires malhabiles quand deux âmes s’apprivoisent alors les mots sont inutiles le soleil de quatre heures est pas loin de se coucher la ville est une rumeur de froid feutré demain n’est jamais celui qu’on pense demain n’est jamais celui qu’on pense et on avance
5.
pas vu de sapin depuis au moins trente ans sauf dan’es vitrines des magasins je voudrais reposer ma tête trouée ailleurs que su’l ciment l’alcool me coule en d’sous d’l’écorce je me rappelle pus d’aucune rivière mon corps est un fantôme précoce qui quête sa place au cimetière dans l’bois ramène-moi ramène-moi chez nous dans l’bois ramène-moi ramène-moi debout dans ma caverne entre deux tours toujours du bruit pis de la lumière je suis sale de tout ce qui traîne à terre comme une erreur du manitou sur le visage des frères de rue je reconnais le cuir je reconnais l’âme mais la main tremble et la bouteille éclate et l’ambulance hurle à la lune dans l’bois ramène-moi ramène-moi chez nous dans l’bois ramène-moi ramène-moi debout je fais des rêves de carton trempe pis je me réveille avec les loups les hommes chassent les femmes dansent et les néons chantent en innu dans l’bois ramène-moi ramène-moi chez nous dans l’bois ramène-moi ramène-moi debout
6.
la nuit est chaude et me colle à la peau pas de sommeil pas de repos le son immense d’une ambulance perce le silence quand t’es pas là les soucis dansent dans mon cerveau la rue murmure un air de gazoline une toune qui tourne en boucle noire dans ma radio les heures humides tombent lourdes comme des oiseaux quand t’es pas là mon âme vague se vide à court de mots alors je rêve de partir avec toi de m’enfuir un train de nuit pour shangrila les gares d’europe et d’asie deux amoureux transis un train de nuit pour shangrila l’image est floue il neige dans l’écran en plein mois d’août j’ai douze ans je sais pas où je sais pas quand je sais seulement que tu seras là j’attends la pluie la fraîcheur et le vent alors je rêve de partir avec toi de m’enfuir un train de nuit pour shangrila les gares d’europe et d’asie deux amoureux transis un train de nuit pour shangrila j’ai lu le livre j’ai vu la vue j’voulais pas croire mais j’y ai cru la vie fleurit au coin des rues de shangrila personne n’a peur personne ne meurt personne ne regarde l’heure personne n’attend rien de personne à shangrila… alors je rêve de partir avec toi de m’enfuir un train de nuit pour shangrila les gares d’europe et d’asie deux amoureux transis un train de nuit pour shangrila
7.
ma soeur la lune à soir tu brilles comme un chagrin de porcelaine parc lafontaine y’a des amoureux ceux qui ont de la peine ceux qui sont heureux t’es pas toute seule ma soeur la lune ma soeur la lune des fois tu crois des fois t’es pleine des fois tu te caches des fois j’en arrache avec l’au-delà tout ce qui nous rattache pis tout ce qu’on voit pas des fois je décrois ma soeur la lune ma soeur la lune dans ma nuit noire il y a longtemps tu m’as saoulé de tes rayons blancs tu m’as fait voir des continents des citadelles d’or le lendemain j’avais vingt ans j’les cherche encore ma soeur la lune ma soeur la lune fais-moi monter comme la marée sors-moi d’la brume prête-moi ta plume pour écrire un mot à l’encre de lune qu’on le voie de haut t’es pas toute seule ma soeur la lune
8.
la mandoline abandonnée à la vente de garage entre les skis de randonnée et les cadeaux d’mariage a peut-être encore une chanson de cachée sous la poussière une belle histoire à raconter aux humains de la terre elle entre seule à l’équitable café du voisinage ouvre son ordi sur la table trouve le site et la page mais les mots tristes glissent comme un savon sur son visage et elle se demande à quoi bon cliquer sur l’image dans l’air après l’orage respire le mystère trouve le courage dans l’air après l’orage de l’aut’bord des nuages l’automobile est immobile coin papineau et purgatoire mais dans sa tête roule en débile la conversation d’hier au soir l’argent l’amour le cul le fun un compte secret de téléphone un million d’affaires qui le dérangent faudrait que la lumière change dans l’air après l’orage respire le mystère trouve le courage dans l’air après l’orage de l’aut’bord des nuages la cour d’école est vide sauf pour deux ombres près du mur entrelacées d’amour avides une qui propose l’autre qui est pas sûre la pluie noire coule en rigole le long de la clôture et le flot des promesses folles n’est plus qu’un murmure dans l’air après l’orage respire le mystère trouve le courage dans l’air après l’orage de l’aut’bord des nuages de l’aut’bord des nuages
9.
Vertige 04:50
vertige tête qui tourne coeur qui fige dans le fond de ma toune vertige doute de toutte pis vois pas l’boutte j’apprends le vertige je fais mes devoirs j’écris dans le vide à l’encre noire je pèse une tonne j’ai d’l’air liquide mes pieds se cherchent de quoi de solide un fil de fer une trampoline la tête première dans’ graisse de bine vertige tête qui tourne coeur qui fige dans le fond de ma toune vertige doute de toutte pis vois pas l’boutte pourquoi ça niaise? pourquoi ça brette? pourquoi tout le monde attend que ça pète? qu’est-ce que tu fais? mon coeur t’es où? est-ce que ça tourne pour toi itou? ton amour est une salle d’attente pis j’suis dans l’coin tout nu comme une plante je guette l’enseigne du dépanneur jamais ouvert avant dix heures mais j’ai pas soif pis pas plus faim pas sûr qu’y vend ce que j’ai de besoin un trou d’amour rond comme une piasse laisse rentrer le vent dans ma cuirasse vertige tête qui tourne coeur qui fige dans le fond de ma toune vertige doute de toutte pis vois pas l’boutte c’est la saison des amours tièdes c’est comme le rhume y’a pas de remèdes il faut que ça passe il faut que ça se tasse faut que tu te relèves avant que ça casse un grand vertige un mal de mer un coup de soleil en plein hiver vertige tête qui tourne coeur qui fige au fond de ma toune vertige doute de toutte pis vois pas l’boutte vertige tête qui tourne coeur qui fige dans le fond de ma toune vertige doute de toutte pis vois pas l’boutte doute de toutte pis vois pas l’boutte
10.
c’était une lettre ouverte au courrier des lecteurs tout écrite dans ma tête je la connaissais par coeur comme elle était ouverte les mots se sont poussés la feuille est là inerte ma plume sur le côté je voulais dire au monde que je t’aime pis que je t’attends le chanter sur les ondes le dire à l’air du temps en faire une lettre ouverte pour réchauffer les coeurs que l’amour déconcerte dans le courrier des lecteurs vers le nord magnétique les mots se sont envolés ou vers un chaud tropique en papillons légers je suis sur mon île déserte à compter les dodos c’était une lettre ouverte il ne manque que les mots
11.
je roule à vide sur l’asphalte c’est l’histoire de ma vie dans la brume écarlate mon trésor s’est enfui des noms de villes apparaissent disparaissent aussitôt un brouillard de détresse à couper au couteau c’est-tu moi qui recule où la route qui capote? c’est une question ridicule que le diable m’emporte je voulais juste me trouver une petite place ben au chaud pour mon coeur délavé comme une aire de repos sur le bord de la route je l’ai reconnue de loin elle brillait comme un doute dans la pluie du matin le soleil est entré par une craque dans mon âme le coyote a hurlé la forêt est en flammes les images se mélangent dans la poudre et le sang la mémoire me démange c’est à quelle heure le présent? mon enfance qui griche dans la radio du char c’est-tu le passé qui triche où l’avenir qui est en retard? deux mille ans de nuits blanches à guetter son sourire attention avalanche prière de ralentir on annonce un garage à la prochaine sortie overdose de nuages et souvenirs assortis son visage était triste comme une chambre d’hôtel quittée à l’improviste par l’amour infidèle j’ai encore sur les mains le parfum du désir la musique de ses seins et l’envie d’en mourir les images se mélangent dans la poudre et le sang la mémoire me démange c’est à quelle heure le présent? mon enfance qui griche dans la radio du char c’est-tu le passé qui triche où l’avenir qui est en retard? deux mille ans de nuits blanches à guetter son sourire attention avalanche prière de ralentir au détour de la route un village a surgi saint-joseph-de-la-déroute je m’arrête pour la nuit j’ai un trou dans’valise j’ai brûlé mes lumières la serveuse s’appelle lise un sourire d’infirmière sous sa blouse trop blanche une promesse à tenir attention avalanche prière de ralentir
12.
merci pour le sac d’école et l’odeur des crayons pour le plaisir de revenir chaque soir à la maison merci l’écho de la voix de mon père dans l’ancien téléphone merci ma mère dans l’autobus qui console son petit homme merci les oiseaux de passage et les sages du passé les mots à la main écrits dans les pages d’un livre retrouvé merci les heures à respirer sans chercher la réponse merci la vue quand y’a de la vie après la bande-annonce merci pour tout merci pour rien merci d’être là au long du chemin merci pour tout merci pour rien merci d’être là au long du chemin merci le vent par la fenêtre ouverte sur l’automne merci verlaine merci violons et langueurs monotones merci la peau des femmes et leurs yeux quand elles rient merci le goût des larmes et le corps qui dit oui merci les chiens aux yeux tristesse en amour avec nous merci le bois le feu caresse et ta tête dans mon cou merci le goût du café fort dans les matins douteux le chandail chaud le froid qui mord la face au vent frileux merci pour tout merci pour rien merci d’être là au long du chemin merci pour tout merci pour rien merci d’être là au long du chemin au long des jours au long d’l’amour merci la foule merci la ville et tous mes pas perdus merci le fleuve humain qui chante que tout n’est pas perdu merci le printemps quand défile l’espoir en rouge et bleu merci les flots les fous les folles merci pour tous vos rêves de vivre mieux merci pour tout merci pour rien merci d’être là au long du chemin merci pour tout merci pour rien merci d’être là au long du chemin au long des jours au long d’l’amour
13.
y’a un trou au milieu de ton coeur de vinyle par lequel passe l’amour la pochette c’est tes yeux on peut lire si on veut les paroles de ta vie écrites en petit au début de la face a une grafigne égratigne le sillon d’la chanson pis là ça saute mais rendu su’l’côté 2 tout le monde est heureux y’a des chansons d’amour qui finissent mieux y’a un trou au milieu de ton coeur en mono qu’est-ce tu dirais si on se mixait stéréo? qu’est-ce tu dirais si on se mixait stéréo?

credits

released October 1, 2013

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about

Michel Rivard Montreal, Québec

Michel Rivard est un auteur-compositeur-interprète et créateur québécois. Membre fondateur du groupe Beau Dommage, il est l'auteur-compositeur de la chanson La complainte du phoque en Alaska créée avec le groupe en 1974. Il mène une carrière solo depuis 1977. Roi de rien est le 13e album de cet artiste phare de la chanson québécoise. Il vous est offert sur Bandcamp en version acoustique gratuite. ... more

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